samedi 21 juillet 2012

Sécheresse et inondation en Australie

L'Australie possède un climat complexe et varié, allant du désert au centre aux forêts tropicales humides  au Nord. Cependant, les années 2008 à 2010 ont été marqués par une sécheresse qui a impacté une très grande partie du pays. Afin de limiter les impacts sur les populations, le gouvernement est intervenu directement. Il a par exemple pris en charge la gestion de l'eau dans le Bassin du Murray-Darling, le grenier agricole du pays. Il y a racheté les "droits sur l'eau" des agriculteurs pour plusieurs milliards de dollars afin de réduire les pompages agricoles et ainsi maintenir un certain débit dans les fleuves. Plusieurs grandes villes tels que Sydney et Melbourne ont quand à elles investit dans des usines de dessalement afin de réduire leur dépendance au climat pour leur approvisionnement en eau. 

Cette sécheresse étant maintenant finie, les climato-septiques qui sont nombreux dans ce pays y ont vu un argument supplémentaire à leur argumentaire: tout est revenu à la normale, le changement climatique n'est que poudre aux yeux. 

Ce qui devient intéressant est que juste après cette sécheresse, les années 2011 puis 2012 ont été marquées par des inondations dévastatrices. cette situation a bien évidement relancé le débat sur l'eau, vif dans ce pays. Les premiers à critiquer l'action précédente du gouvernement sont les agriculteurs, qui voient dans le programme de rachat des "droits à l'eau" l'inefficacité du gouvernement pour régler ces problèmes majeurs. 

Les précipitations ont été tellement importantes que le barrage de Warragamba, qui approvisionne en eau la ville de Sydney, a débordé devant une importante foule venue assister au spectacle. Ce n'était pas arrivé depuis 14 ans.

Barrage de Warragamba débordant (Photo: Quentin Jones)

Ce qui mets aujourd'hui en colère les habitants de Sydney est que l'usine de dessalement construite par Véolia pour plusieurs millions de dollars est aujourd'hui en phase de tests et produits donc de l'eau à un coût prohibitif. Cette usine ne fonctionnera pas la suite que quand le niveau du barrage sera sous les 70% de son niveau de remplissage maximal. 

Ce qui est intéressant dans cette question est l'échelle de temps. Le gouvernement cherche à sécuriser l'approvisionnement en eau des principales villes du pays en prévision de la prochaine sécheresse alors que les opposants aux différents programmes de gestion de l'eau ne raisonnent qu'à court terme. Il faut cependant que tous les acteurs soient concertés afin de trouver une solution de compromis. Espérons que les climato-sceptiques ainsi que les agriculteurs comprendront la vision longtermiste du gouvernement qui se refuse à laisser une nouvelles sécheresse dévastatrice se reproduire.

Sources:

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